Mots clés : Congo RD
Magritte du Meilleur Documentaire 2016
En 1989, le gynécologue congolais Denis Mukwege renonce à une brillante carrière en France pour rentrer avec sa famille dans son Kivu natal y soigner les femmes victimes des pires violences sexuelles. Indigné par ces 15 années de guerre, Denis Mukwege dénonce le manque de volonté politique pour y mettre fin et demande à qui profite cette guerre. « Les populations du Kivu seraient-elles sacrifiées pour des mines de coltan ? ». En novembre 2012, « l’homme qui répare les femmes » échappe à une sixième tentative d’assassinat. Pourquoi ? Qui veut sa mort ? Ce film est le portrait d’un homme d’exception, pasteur, médecin, père de famille, dont les choix de vie et l’incessant combat contre la barbarie nous interpellent, nous renvoient à nous même et à notre société en crise, en recherche de valeurs et de repères.
La mémoire de Nelly est un film documentaire qui part sur les traces du passé de ma grand-mère, femme coloniale dans l’ancien Congo belge. Bien qu’elle ait passé 12 années là-bas, elle ne m’en a jamais parlé. 20 années après son décès, je tente de comprendre, à l'aide d'archives familiales, d'animations et d'interviews, la raison de ce grand silence. Qu'a-t-elle vu là bas ? Et si elle n'a pas voulu voir, comment mettre en images un regard détourné ?
Alors que son pays, la RD Congo, avance vers des élections incertaines, Le Ministre des Poubelles de Kinshasa, Emmanuel Botalatala, aborde la dernière tranche de sa vie. Ayant tout sacrifié pour l'art, il tente obstinément de continuer son œuvre et de laisser une trace aux générations futures.
Certains le prennent pour un fou, d'autres pour un génie. Yeux perçants, mains agiles, jambes déformées par la polio mais évitant les obstacles, Emmanuel Botalatala est le Ministre des Poubelles de Kinshasa. Ce poste n'est pas officiel. C'est son sobriquet d'artiste.
Dans un pays à l'histoire tourmentée, le Ministre a une « destinée » : créer des tableaux en relief en partant des déchets que Kinshasa produit chaque jour.
A 64 ans, il est à un tournant. Sans un franc congolais en poche, il se plonge dans l'ultime tranche de sa vie et entame sa quête d'un ultime coup d'éclat : ouvrir un centre culturel. Il rêve d'y former les Ministres des Poubelles de demain, et abriter ses dizaines de tableaux, rongés par l'humidité et la pluie.
A travers sa méthode de travail et sa trajectoire obstinée et unique, le film ouvre sur le rôle que l'artiste et sa vision peuvent jouer dans un pays en pleine transition.
Je pars en voyage et j'emporte avec moi : un os d'éléphant pour remuer la nourriture, une plume pour attraper les termites ailées, huit papillons, une corde faite de racines odorantes... et 150 mètres de film exposé mais pas encore développé destiné au ministère des Colonies.
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En ce début d'après-midi du 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila est assassiné dans son bureau présidentiel par un enfant-soldat devenu son garde du corps. Nous sommes au Congo (ex-Zaïre), où Kabila avait été porté au pouvoir quatre 4 ans plus tôt grâce à son armée d’enfants-soldats, mettant fin au régime dictatorial de Mobutu. Quelques instants plus tard, l’assassin de Kabila est lui-même tué alors qu’il tente de fuir le lieu du crime. Dans ses affaires, on trouvera une missive signée de l'attachée militaire de l'ambassade américaine de l'époque : "en cas de problème, contactez ce numéro". Bien d’autres pistes viendront entourer d’un brouillard épais cet assassinat toujours pas élucidé à ce jour. Ainsi, le soir même du meurtre, onze ressortissants libanais liés au milieu du diamant sont enlevés dans la capitale congolaise et exécutés. Le film constitue une enquête très fouillée autour des acteurs clefs - dont l’actuel Président du Congo, Joseph Kabila, fils de la victime - et de nombreux témoins de cette énigme. Elle est menée à travers le gigantesque Congo, et s’élance jusqu'au cercle arctique, en Suède, où les réalisateurs retrouvent le complice présumé de l'assassin. La justice congolaise, elle, faute d'avoir réussi à arrêter les coupables, condamnera plus d'une centaine de prévenus, militaires et civils, innocents pour la plupart, dont 50 croupissent toujours en prison. L'injustice de ce procès hallucinant constitue d’ailleurs le point de départ du film : en faisant passer une caméra cachée à l'un des condamnés dans la terrible prison de Makala, de bouleversants témoignages permettent un démarrage saisissant de l’enquête. Les interviews sont complétées par des images d'archives inédites de la guerre au Congo - que Kabila a mené contre son ancien allié, le Rwanda - et du procès militaire au cours duquel les ubuesques condamnations ont été prononcées. Le film nous offre une plongée époustouflante dans une région de l’Afrique qui est au cœur de combats sans merci pour le contrôle d’immenses ressources naturelles. Combats qui conduisent à des violences inouïes parmi ceux qui tentent d’en monopoliser l’exploitation.
L’une des régions les plus instables du monde racontée par les pêcheurs du lac qui porte son nom, le Kivu. Ils sont les gardiens du Lac. Ils en connaissent tous les secrets, tous les dangers, les richesses aussi. Au gré de leurs séances de pêche ou lors de veillées au bord de l’eau, ils les racontent et se racontent. Une rumeur de poisson tueur, Mamy Watta génie du lac, un vieux colon belge, une réserve de méthane prête à exploser, deux pays belligérants, et surtout des petites histoires du quotidien, la famille, la vie, la mort.