Filmographie : Rudi Maerten
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En 1998, Semira Adamu, nigériane de 20 ans en séjour dit "irrégulier" sur le sol belge, mourrait étouffée sous un coussin policier alors qu'on tentait de l'expulser. 20 ans plus tard, dans un cri de guerre conjugué au féminin, deux femmes racontent. À travers leurs récits, elles mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes, les conditions de ces enfermements, la souffrance des détenu.e.s, les exactions des gardiens et des gendarmes.
Mon grand-père, Wilhelm, est un ancien soldat de la Wehrmacht. Je le filme depuis mon adolescence. À sa mort, j’ouvre une boîte contenant des souvenirs de la seconde guerre mondiale qu’il n’a jamais montrés à personne. L’ai-je un jour questionné sur son passé ? Je ne m’en rappelle plus...
À un moment de ma vie, j’ai rencontré un défenseur des droits de l’homme en Ukraine et j’ai voulu faire un documentaire sur lui. Je voulais voir et il voulait être vu. Je tenais la caméra. Il me donnait plus que ce que je voulais lui prendre. Nous n’étions plus en accord ; j’ai arrêté le film. Affaire classée alors ? Ca l’était, jusqu’à ce que j’apprenne sa mort, trois ans plus tard. À son enterrement, je ne suis pas la seule à me demander : qui est Andrii Fedosov ? Est-il vraiment dans le cercueil ? L’ai-je mis en danger en voulant le filmer à tout prix ?
Que se passe-t-il quand une réalisatrice de documentaire se laisse dangereusement emporter dans le tourbillon des mises en scène de son personnage ? Entre le filmeur et le filmé, qui manipule qui ?
À partir d’une usine vide, d’un nom de famille et d’une malle d’archives, la déambulation poétique d’une apprentie cinéaste, qui s’installe chez sa grand-mère. Une rêverie sur l’invisible et sur l’oubli, tissée de matières éparses, archives et jeux de langage, pour un film-carnet s’interrogeant sur la transformation du corps féminin, la transmission impossible et la matière du temps.
L’hiver de 1960 à 1961 fut le théâtre de la plus longue grève générale qu’ait connue la Belgique depuis la Seconde Guerre mondiale: jusqu'à deux mois d’immobilisation totale du pays contre une loi d’austérité. Sur les innombrables archives, une profusion de personnages de tous bords nous racontent les initiatives qu’ils menèrent alors. Mais, surprise : à la place d'anciens grévistes aux tempes grises, ce sont des jeunes qui nous racontent ces éclats de lutte, comme s’ils y étaient, comme s’ils y avaient été.
Cà-Mau est une région de l’extrême sud du Vietnam où les basses terres rencontrent la mer. Là-bas, les gens vivent au rythme des saisons. Six mois par an, les terres sont inondées. L'eau, souvent considérée comme un symbole de vie, est ici également un symbole de destruction et de mort. Mais l'eau est également nécessaire à la pêche et à la culture du riz. Les buffles, animaux de trait indispensables à la culture de riz, sont pour les habitants de cette région de la plus haute valeur. De leur survie dépend la vie des hommes.
Dans les années 40, lors de l’occupation française en Indochine, Kim, quinze ans, doit mener les deux buffles familiaux loin des terres inondées du Sud. Il devient l’ami de Det, un autre gardien de buffles. A travers ce voyage dans un pays recouvert par l’eau, il découvrira une vie dure au milieu de bandes de brigands, parsemée de combats, de marches forcées, de viols … et au bout de ce voyage initiatique, il lui sera révélé, avec douleur, ses origines.
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