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Esther Forever

Lundi 03 Septembre 2012

Overijse, banlieue bruxelloise. Par un temps pluvieux et rythmé par le ballet des avions, deux septuagénaires nous accueillent dans leur maison au décor surréaliste. D'emblée, elles nous parlent de leur passion pour leurs animaux morts (chiens, chats) qu'elles font empailler. Une fois la première surprise passée, nous découvrons Esther et sa soeur Elvire . Deux bouts de femmes à qui il ne faut plus trop leur en conter. Les mains calleuses, le regard pétillant, la peau plissée témoignent d'une vie bien remplie, ce sont des parchemins tendus vers les spectateurs que nous sommes : à nous de prendre le temps de les déchiffrer !

C'est la démarche choisie par le réalisateur Richard Olivier : 6 ans de tournage et d'une amitié construite au fil du temps, une approche respectueuse et humble à la Raymond Depardon. C'est la conversation au coin de l'évier, dans la chambre , l'air de rien...

Tout y est abordé par une Esther débordante d'énergie, au franc-parler et à l'accent inimitable : la vie, le temps qui passe, la mort (sa soeur Elvire décédera d'un cancer au cours du tournage), les rêves avortés, l'enfance et l'ombre de la mère omniprésente, le suicide.... Certains passages pourraient prêter à rire, sauf que tout sonne juste. Esther, les pieds bien sur terre, a le don de nous renvoyer à nos propres parcours de vie, tout cela sans s'appitoyer mais avec un bon sens inimitable.

Manu Bollen La Médiathèque