Filmographie : Jean-jacques QUINET
Il est question d'une ville, d'une jeune fille, d'une promenade. Il est question de ce qu'on voit, et de ce qu'on ne voit pas. D'images fantômes et de trous dans le cerveau. Car l’œil sert d’objectif mais ne créé que du subjectif… Comment pouvons-nous être sûrs que ce que nous voyons existe vraiment ? La mécanique quantique nous apprend que la réalité n’existe que parce qu’elle est regardée par un observateur. Si l’observateur est aveugle, les choses existent-elles quand même ? Sarina, 18 ans, se promène dans Bruxelles, sa ville. Elle la raconte à sa manière : en sensations et lumières… se rêvant géante pour un soir s’approprier la ville en la caressant du bout des doigts… Et si, voir au delà des apparences permettait de ne plus percevoir que l’essence des choses, et selon les mots de Sarina, d’apprivoiser la mort ?
Dans son atelier, le peintre Walter Swennen nous invite à un va-et-vient savant et ludique, entre ses associations de pensée et ses matériaux de création, entre une manière d’être et une manière de peindre.
Né dans l’immédiat après-guerre, Walter Swennen produit depuis les années 80 une œuvre indépendante et radicale. Il tire la langue au langage. Quand les paroles tournent autour du pot et s’emmêlent les pinceaux, la peinture reste seule maîtresse du jeu, se jouant de l’arbitraire des images et des mots.
De Bruxelles à New York, avec la complicité de la réalisatrice et de commissaires d’art contemporain, Swennen dialogue avec ses tableaux. Et nous voilà pris par le gai savoir du peintre philosophe, où Buster Keaton tombe sur Le Titien, Krazy Cat monte à Dada, Mickey met des oreilles à Mallarmé et Boris Vian improvise avec Thelonious Monk. Walter Swennen a l’art de ne pas se prendre au sérieux mais de parler sérieusement de la peinture.
C’est un drôle de grand peintre belge que le film nous révèle avec une espiègle pertinence.
Un souffle traverse les couloirs des hôpitaux. Tout en douceur, les artistes du "Pont des Arts" offrent des moments d’art au pied des lits. Une touche de couleur, un vent de musique, une bulle de rêve et de poésie, qui permettent de s’échapper pour un temps d’une réalité difficile. L’artiste en hôpital apporte un souffle d’air qui aide les uns à guérir, les autres à travailler. À l’hôpital, comme partout ailleurs, l’art humanise. Mais à l’hôpital, comme partout ailleurs, sa survie est menacée. Dans un monde où tout est calculé, monnayé, pesé, comment justifier son utilité ? Dans ces conditions difficiles, qu’est ce qui fait qu’un artiste continue de s’investir dans ce partage au lieu de se replier sur lui-même et sa création ?
Anne Levy-Morelle participe à Cinéastes en Classe. Invitez-la dans votre classe !
En 1948, quatre famille belges, nombreuses et fortunées, vendent tous leurs biens et embarquent sur de grands navires à destination de l'autre hémisphère, jusqu'en Patagonie. Un voyage en principe sans retour.
Gabriel de Halleux est l'un des patriarches de l'aventure. A l'époque, il a près de 50 ans et 9 enfants.
Les uns après les autres, les compagnons de Gabriel finiront par quitter ce trou perdu, venteux et sans avenir. Gabriel, lui, reste là, avec sa soeur, sa femme et sa fille aînée. Jusqu'à sa mort, en 1988.
Cette saga foisonnante raconte la route. La route des explorateurs du pays des vivants. Celle qui mena Gabriel non seulement en Patagonie, mais bien au-delà : près de lui-même.