Filmographie : Patric JEAN
La raison du plus fort
Patric JEAN
- BE - 2002 - 01h25min
Au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres. L’Europe : ses quartiers riches et ses banlieues de misère où se généralise la « tolérance zéro ». On construit une prison quand on ferme une usine Les pauvres en général et les jeunes issus de l’immigration en particulier sont l’objet de toutes les peurs. Passant de l’autre côté du miroir et brisant les clichés, le film les montre dans leur humanité, dans une rue, une prison, un tribunal ou une cave de cité, avec leurs émotions, leurs envies, leurs peurs et leur désespoir. Loin d’une image de la démocratie européenne où tous ont leur chance, le film, prenant à témoin la France et la Belgique, offre un regard critique et émouvant sur une société parfois sordide et brutale, la nôtre. « Quelle drôle d’époque ! Que sommes-nous en train de faire ? Avons-nous perdu la raison ? » Patric Jean
Les enfants du Borinage, lettre à Henri Storck
Patric JEAN
- BE - 1999 - 00h53min
Après la vision de "Misère au Borinage" de Storck et Ivens, je décide de retourner au Borinage, lieu de mon enfance, pour écrire une lettre-film à Henri Storck à propos de la misère sociale qui s’est perpétuée jusqu’à mon époque. Faux candide, je découvre dans les quartiers les plus pauvres, les conséquences les plus ignobles de l’horreur économique. Jour après jour, la lettre fait découvrir une réalité de plus en plus brutale, parfois insoutenable. Elle tente de lever le voile sur un système social et économique qui justifie la misère totale ou, pire, la dissimule. La juxtaposition des images de 1933 et d’aujourd’hui me surprend. Pauvres de générations en générations, les personnages sont des "désaffiliés" pauvres parce qu’inutiles à l’intérieur d’une société qui n’a plus besoin de leur main d’œuvre non qualifiée, ils sont tout simplement oubliés. Leur misère est avant tout intellectuelle, leurs enfants se retrouvent souvent dans des écoles pour handicapés mentaux légers parce qu’ils ne sont pas stimulés par leur milieu. D’autres ne vont pas à l’école du tout. Privés d’éducation et d’instruction, les générations se suivent et perdent jusqu’à leur capacité de revendiquer. A force d’être méprisés, il se méprisent eux-mêmes. Ils souffrent en silence dans une violence de tous les jours.