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Dans son atelier, le peintre Walter Swennen nous invite à un va-et-vient savant et ludique, entre ses associations de pensée et ses matériaux de création, entre une manière d’être et une manière de peindre.
Né dans l’immédiat après-guerre, Walter Swennen produit depuis les années 80 une œuvre indépendante et radicale. Il tire la langue au langage. Quand les paroles tournent autour du pot et s’emmêlent les pinceaux, la peinture reste seule maîtresse du jeu, se jouant de l’arbitraire des images et des mots.
De Bruxelles à New York, avec la complicité de la réalisatrice et de commissaires d’art contemporain, Swennen dialogue avec ses tableaux. Et nous voilà pris par le gai savoir du peintre philosophe, où Buster Keaton tombe sur Le Titien, Krazy Cat monte à Dada, Mickey met des oreilles à Mallarmé et Boris Vian improvise avec Thelonious Monk. Walter Swennen a l’art de ne pas se prendre au sérieux mais de parler sérieusement de la peinture.
C’est un drôle de grand peintre belge que le film nous révèle avec une espiègle pertinence.
Un souffle traverse les couloirs des hôpitaux. Tout en douceur, les artistes du "Pont des Arts" offrent des moments d’art au pied des lits. Une touche de couleur, un vent de musique, une bulle de rêve et de poésie, qui permettent de s’échapper pour un temps d’une réalité difficile. L’artiste en hôpital apporte un souffle d’air qui aide les uns à guérir, les autres à travailler. À l’hôpital, comme partout ailleurs, l’art humanise. Mais à l’hôpital, comme partout ailleurs, sa survie est menacée. Dans un monde où tout est calculé, monnayé, pesé, comment justifier son utilité ? Dans ces conditions difficiles, qu’est ce qui fait qu’un artiste continue de s’investir dans ce partage au lieu de se replier sur lui-même et sa création ?
Comme chez "Peer Gynt" d'Ibsen, il y a d'abord l'enfance dans une petite ville où le seul moyen d'échapper à l'étouffement est dès l'adolescence la fuite vers la capitale. La grande ville, lieu de rencontre du vice et de la vertu. Mais les voies vers l'indépendance affective et idéologique sont semées d'embûches et notre héros aura bien du mal à ne pas y succomber. Une fois l'initiation terminée, il se rend compte qu'il est peut-être passé à côté de l'essentiel. (Ce qui est invisible pour les yeux). Voici donc une biographie intime et réaliste, à la limite parfois du mélo, qui ne rechigne devant aucun tabou. Elle rend le rythme du temps qui passe et la vision des êtres qu'il rencontre, parfois avec le cynisme lié à notre époque, mais encore plus à la manière romantique des "Soixante-huitards".
Alors que son pays, la RD Congo, avance vers des élections incertaines, Le Ministre des Poubelles de Kinshasa, Emmanuel Botalatala, aborde la dernière tranche de sa vie. Ayant tout sacrifié pour l'art, il tente obstinément de continuer son œuvre et de laisser une trace aux générations futures.
Certains le prennent pour un fou, d'autres pour un génie. Yeux perçants, mains agiles, jambes déformées par la polio mais évitant les obstacles, Emmanuel Botalatala est le Ministre des Poubelles de Kinshasa. Ce poste n'est pas officiel. C'est son sobriquet d'artiste.
Dans un pays à l'histoire tourmentée, le Ministre a une « destinée » : créer des tableaux en relief en partant des déchets que Kinshasa produit chaque jour.
A 64 ans, il est à un tournant. Sans un franc congolais en poche, il se plonge dans l'ultime tranche de sa vie et entame sa quête d'un ultime coup d'éclat : ouvrir un centre culturel. Il rêve d'y former les Ministres des Poubelles de demain, et abriter ses dizaines de tableaux, rongés par l'humidité et la pluie.
A travers sa méthode de travail et sa trajectoire obstinée et unique, le film ouvre sur le rôle que l'artiste et sa vision peuvent jouer dans un pays en pleine transition.
Frans Masereel est l’une des figures artistiques belges les plus passionnantes du 20e siècle. Son œuvre, essentiellement composée de gravures en noir et blanc, est un cri de révolte contre les tragédies de son temps. Contraint à un exil forcé en raison de ses convictions pacifistes, il incarna aux côtés d’écrivains comme Stefan Zweig et Romain Rolland, le rêve d’une Europe culturelle et fraternelle. À travers une correspondance imaginaire adressée à l’artiste, le film esquisse le portrait d’un homme libre qui, sa vie durant, tenta de s’affranchir des marchands d’Art pour mettre sa création entre toutes les mains.
Récompenses aux Magritte du Cinéma 2017: "Meilleur film", "Meilleur réalisateur", "Meilleur acteur dans un second rôle" (David Murgia), "Meilleurs décors" et "Meilleurs costumes".
Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers.
Depuis la parution de son premier livre Quintes, Marcel Moreau n'aura eu de cesse de parcourir ses instincts, de fouiller dans les profondeurs abyssales de ses tripes à travers plus de 60 livres. Malgré le soutien de personnalités telles que Simone de Beauvoir, Anaïs Nin, Roland Topor, Michel Bouquet, Jean Dubuffet ou Pierre Alechinsky, la figure d'ogre de Marcel Moreau l'aura tenu à l'écart d'une certaine sphère littéraire et médiatique à laquelle il ne désirait pas appartenir. Même après quelques apparitions à la télévision française (Apostrophe, Des mots de minuit en 2004) et un film d'auteur (Moreau de Michel Jakar), la figure et le nom de Marcel Moreau restent obscurs dans le paysage littéraire belge. Pourtant, l'empreinte que Marcel Moreau a laissée dans le Borinage est bien présente et son rayonnement international a permis de « redonner des poumons » à ce Borinage « pour qu'il puisse crier ».
En allant à la rencontre de cet immense écrivain parti s'exiler à Paris, après avoir habité Watermael-Boitsfort à proximité du Delvaux, on redécouvre le Borinage. D'abord Boussu, son lieu de naissance, puis sa scolarité à Dour mais aussi Mons qui lui décerna en 1975 le prix Charles Plisnier.