Filmographie : Damien CHEMIN
de l’événement traumatique de la décapitation de Lampião et de sa bande, le
film reconstruit pièce par pièce le portrait ambigu du bandit légendaire.
Nous
découvrons d’abord le milieux superstitieux et mystique du sertão, où le surnaturel affleure en tout. C’est dans ce cadre que
nous découvrons à travers différents témoignages l’épopée légendaire de
Lampião. Mais les histoires se contredisent. Pour certains, c’est un héros.
Pour d’autres, c’est un monstre sans cœur. Pour d’autres encore, il est tout à
la fois. Chacun est persuadé de ce qu’il dit et plus on croit connaître le
véritable Lampião, plus il se révèle insaisissable. Avec l’accumulation des
témoignages, une seule chose devient sûre, c’est que Lampião concentre les
passions et entretient
l’imaginaire des habitants du sertão,
au point que certains ont versé totalement dans l’imaginaire, ne se souciant
plus de la réalité. Lampião n’apparaît alors ni bon, ni mauvais, mais comme un
élément fondateur d’une culture, d’une fierté retrouvée et d’un rêve de liberté
absolue. Un grand nombre des personnages rencontrés au cours du film se
retrouvent finalement autour de la célébration d’une messe en mémoire de
Lampião, sur les lieux même de sa décapitation. D’autres refusent d’y
participer, décidés à ne pas laisser oublier le criminel qu’il était. D‘autres
enfin ne croient pas à sa mort, en tout cas pas à celle que l’histoire
officielle a retenue. Le film se termine en fin ouverte sur un extrait du poème
de José Pacheco:
Hier soir, Richard n'a pas touché au gigot. C'est grave, docteur ?