Filmographie : Jean-François BOUCHER
Guadalupe Santa Cruz
André ROMUS
- BE - 1993 - 00h58min
"Lupe" a retrouvé le Chili en 1985, après douze ans de dictature et d'exil. Elle avait gagné la Belgique pour y vivre avec Ludo Wirix, qui fut le leader des étudiants liégeois fin 68. Après le décès de Ludo, elle renoue avec ses racines, sa langue, sa maison, sa ville, Santiago. Dans ses lettres adressées à l'auteur du film, elle raconte la fin de la dictature et les premières années de la démocratie. Mais il s'agit surtout d'une histoire individuelle, d'un regard sur soi-même, nourri par la mémoire. Tout, pour Lupe est une question de regard : regard sur son métissage culturel - un père chilien, une mère nord-américaine - regard sur son passé, nouveau regard sur sa ville après l'exil et sur le Chili d'aujourd'hui qu'elle vit comme une île tournée vers le nord, par delà la Cordillère. Le regard même de la caméra est vécu comme une intrusion, un vol d'images, dont elle tente de se défendre. Un film documentaire sans nostalgie.
Guadalupe Santa Cruz (sous-titré anglais)
André ROMUS
- BE - 1993 - 00h58min
In 1985, after twelve years of dictatorship and exile, "Lupe" returned to Chile. She had left it to go and live in Belgium with Ludo Wirix; the leader, of the Liège student movement of 1968. After Ludo's death, she is now restoring the ties with her language, her home and her city, which is Santiago. Through letters addressed to the maker of the film, she describes the end of the dictatorship and the first years of democracy. But it is above all a personal story, a self-analysis based on memories. For Lupe, everything is about observation - looking at her mixed origins : a Chilean father, a north American mother, looking at her past, a new looking at her city after the years of exile and looking at the Chile of today, which she perceives as an island facing the North, beyond the Andes. She regards the camera itself as an intruder, an image-stealer against whose searching scrutiny she tries to defend herself. An unsentimental documentary.
Hubert Grooteclaes, c'est net même si c'est flou
André ROMUS
- BE - 1998 - 00h56min
Trois ans après le décès du photographe Hubert Grooteclaes, ses trois filles évoquent la mémoire de leur père. L’image du père et du photographe se confond dans les regards et les silences des filles, l’œuvre photographique apparaît et disparaît au gré de la mémoire. De son vivant, Hubert Grooteclaes fut un père très présent en même temps qu’un homme secret, silencieux comme la photographie. Aujourd’hui c’est son œuvre qui est présente et qui envahit les murs de la maison familiale.Un documentaire en clair-obscur sur un homme double qui cultivait le paradoxe et brouillait les pistes du réel et de l’imaginaire.
La Belgiq'kitsch
Richard OLIVIER
- BE - 1990 - 01h00min
Immense fresque à la manière de la célèbre toile fantasmagorique de James Ensor peignant l'entrée du Christ à Ostende. PATCHWORK de gens et de décors, scanner de personnages vivant en Belgiq'kitsch dans laquelle l'énorme côtoie le dérisoire, où l'inouï se mélange au pathétique et où, bien évidemment, les réalités surpassent les fictions qui s'en inspirent. Document ethnographique, témoignage de l'état mental et psychopathique de quelques-uns des sujets de S.M. Albert II, roi des Belges, à l'aube des années terminales de l'ultime décennie de ce "SIECLE DE L'OBJET, DU DECHET ET DU REJET".
Le juge condamné
Richard OLIVIER
- BE - 1999 - 00h26min
Ceci est l'histoire de Koen Aurousseau. Juge d'instruction durant 19 ans au tribunal de première instance de Malines, il a été jugé et condamné par la cour d'appel d'Anvers en juin 1998 à un an de prison et à 100 000 francs d'amende – avec sursis – pour coups et blessures volontaires et incitation à la débauche pour avoir laissé sa femme jouer le rôle d'"esclave" dans un club sadomasochiste de Wetteren. Déchu de ses droits civiques et ne bénéficiant d'aucune protection sociale, Koen Aurousseau et sa femme Magda – laquelle n'a cessé de répéter qu'elle participait à ces pratiques sadomasochistes de son plein gré et qu'elle n'avait subi aucun dommage – ont été dans l'obligation matérielle de vendre leur maison pour partir s'installer au-dessus d'un petit bistrot – le "Kelderke" à Malines – installé le long de la Dyle, qu'ils tentent d'exploiter. Radiographie d'un couple moralement et physiquement au bord de la dépression nerveuse et victimes d'un monde "sans pitié".
Les fous du roi
Richard OLIVIER
- BE - 1993 - 00h56min
Ce film pourrait être une " histoire belge ". Il téléscope l'art au pays des moules-frites. Poliart, Lizène, Evôye, Stas, Bucquoy, Broodthaers, Blavier se retrouvent dans la même marmite. Broodthaers fait la sauce : " la casserole de moules " est au centre du sujet. Isy Brachot en est le Monsieur Loyal et les cuisiniers d'un restaurant bruxellois la vox populi. Et pendant ce temps-là une marchande de frites flamande amateur de chromos regrette un " petit " Magritte qu'elle aurait pu acheter si bon marcher. C'est elle qui prosaïquement dit l'absurdité de la situation où les meilleurs sont réduits à être bons quand ils sont morts. Et Bucquoy, en écho révolté, décapite le roi.
Mal aimé
Richard OLIVIER
- BE - 1999 - 00h53min
" Il y a deux tragédies dans la vie; l'une est de ne pas satisfaire son désir et l'autre de le satisfaire ". Oscar Wilde
A l'issue de diverses rencontres, nous avons filmé les confessions de personnes pratiquant le sadomasochisme, cette forme singulière et complexe de la sexualité humaine. Ce document tente de cerner les raisons qui amènent certains à ressentir le besoin impérieux de se confronter au jeu douloureux de la domination et de la soumission.
L'analyse pertinente de Serge André, psychanalyste de renom, nous éclaire de manière magistrale sur les déviances comportementales que l'exercice du Pouvoir peut occasionner chez certains grands décideurs de notre société.
Peaux de chagrin
Richard OLIVIER
- BE - 1997 - 00h55min
" Dieu créa le Monde en six jours. Le septième il déprima et se naturalisa. " dixit Richard Olivier.
L'idée de la disparition définitive d'un compagnon aimé, choyé, adoré peut être ressentie par certains comme étant insupportable. Aussi, la loi l'autorisant, sinon pour un être humain, du moins pour l'animal, il arrive que d'aucuns fassent appel aux bons soins des taxidermistes, de ces naturalistes surdoués qui " immortalisent " leurs patients en les restituant dans leur image tri-dimentionnelle.
Peaux de chagrin, c'est l'histoire de ces solitudes désespérées que la perte d'un animal rendent plus pénibles encore. Seul subsiste, comme bouée de survie, le souvenir factice de l'animal tant aimé et ce besoin de le caresser pour retrouver un peu de bonheur passé.