Ce document est à la fois une balade et une enquête dans le pays de Charleroi devenu le pays du crime, le pays de Marc Dutroux. Cette région minière économiquement en déclin depuis plus d'une vingtaine d'années, l'est aussi socialement et plus particulièrement encore culturellement, mais sur ce dernier point les politiques et les habituels interlocuteurs sociaux restent plus muets que des carpes. Ces silences assourdissants, ces silences plombés, nous avons tenté de les interrompre, de les déranger en nous mettant en chasse des traces laissées par Dutroux - l'homme taupe dont le monde entier a appris les agissements. Les 'trous' creusés par lui dans la terre et dans les coeurs et les âmes des hommes de ce pays se doivent de rester ouverts. C'est là le prix à payer si l'on en souhaite la guérison.

Droixhe, située dans la banlieue de Liège, est devenue une cité à problèmes et à hauts risques. Lors de son inauguration en 1958, Droixhe faisait rêver et l'on venait des autres coins de la Belgique et de l'Europe visiter " la cité radieuse " dans laquelle il faisait alors bon vivre. En 1997, le rêve urbanistique (style Le Corbusier) s'est mué en cauchemar. La situation est devenue explosive due partiellement au fait d'un scandale immobilier passé jusqu'ici sous silence. En effet, les cinq buildings dits de la seconde génération, qui ont été construits au début des années septante, ne correspondent pas aux plans de construction initiaux et posent aujourd'hui un danger. " Un été à Droixhe " est un document de proximité qui, s'il dénonce le scandale immobilier, donne avant tout la parole aux habitants qui dénoncent le " mal vivre ". Le film met aussi l'accent sur LA MUSIQUE, sur ces musiques de la rue que sont le Rap et le Raï interprétées par des jeunes qui tentent par ces modes d'expression d'exister et de croire en un avenir que tous savent cependant problématique.