Mots clés : États-Unis
C’est une histoire vieille comme le monde et pourtant chaque jour plus actuelle. Et chaque jour plus terrible. Il y a des pauvres qui au mépris de leur vie parfois doivent tout quitter pour tenter d’aller survivre, vivre ailleurs. Mais ailleurs on n’en veut pas. Et si on en veut, c’est pour leur force de travail. Travail dont soi même on ne veut plus. Alors on est prêt à payer l’autre pour qu’il le fasse à sa place. A le payer, oui mais mal. Dans ce film-ci, l’ailleurs, c’est l’Amérique du Nord, et les pauvres, sont pour la plupart des Mexicains. Ils sont passés pendant des années par San Diego mais le Service d’Immigration Américain qui se sert des technologies les plus avancées pour les arrêter, technologies inventées pendant la guerre du Vietnam et pleinement utilisées pendant celle contre l’Irak, a réussi à arrêter le flux des illégaux dans cette partie de la Californie et à le déporter dans les régions désertiques et montagneuses de l’Arizona. Là, ils ont cru que les difficultés, les dangers, le froid et la chaleur les arrêteraient. On n’arrête pas quelqu’un qui a faim. Mais on en a peur. Peur de l’autre, peur de sa souillure, peur des maladies qu’il peut apporter avec lui. Peur d’être envahi. Mais on n’a pas peur de le tuer.
Comment le silence peut soudain paraître lourd et plein de menaces? Comment les arbres et la nature toute entière peuvent soudain évoquer la mort, le sang, la grande et la petite histoire ?
Comment le présent évoque le passé ?
Comment ce passé peut par bouffées venir vous hanter au détour d’un champ de coton vide, d’une route, d’un geste ou d’un regard ?
Alexandra Kandy Longuet et Samuel Tilman participent à Cinéastes en Classe. Invitez-les dans votre classe !
Ultime refuge pour les oubliés de l’American dream, le motel aux États-Unis abrite toute une population de laissés-pour-compte, d’humains à la dérive qui, de crise en crise – économiques et personnelles -, se sont vus dépossédés de tout.
Il y a ceux qui ont tout perdu. Il y a ceux qui ont tout quitté. Ceux qui ont tout oublié. Ceux qui rêvent encore. Aspirés par la survie quotidienne, chacun tente de se refaire dans ce nid précaire, à la marge du monde.