Filmographie : alter ego films
Camille Fontenier participe à Cinéastes en Classe. Invitez-la dans votre classe !
Francis Maladry dit «Beaudelot» est un peintre du Nord de la France qui ne peint plus à cause de la maladie, un peintre qui dessine toujours de mémoire. Dans son atelier/pièce à vivre, le film accompagne l'artiste dans son quotidien et interroge son rapport à la création au fil des jours. Et, dans le gai huis-clos de «Beaudelot», la peinture est partout, elle se niche en creux dans une flaque de lumière, une collection improbable de pipes couchées sur la cendre, un crâne féminin juché sous des végétaux, le déplacement du chat, l'appel d'une fleur, la dramaturgie d'un dessin, le mouvement d'une main, le charme d'une visite, un silence, le signal d'un merle, le choix des mots, les expressions du corps et de la voix.
Les visiteurs et visiteuses arrivent des quatre coins du monde dans l’atelier de Cézanne, sur les traces d’une révolution picturale qui a transformé l’art, le regard et la vie. Elle s’est déroulée ici, dans la solitude et le travail obstiné, au milieu des objets familiers, de la nature provençale et des murs gris bleu peints par le maître lui-même. Trois guides prennent soin du lieu, des êtres et des choses, de la mémoire qui brasse l’air et le silence d’hiver. Petites conversations sur la beauté, présences visibles et invisibles, vanités au goût de pomme. L’arrière-saison est propice aux rencontres et à la transmission joyeuse.
Khristine Gillard participe à Cinéastes en Classe. Invitez-la dans votre classe !
Cochihza, « elle éveille celui qui dort », dit-on de l’hirondelle cuicuitzcatl, en nahuatl, la langue des ancêtres. Beaucoup de mots en nahuatl dérivent de cette racine cochi — dormir. Exprimant tant le sommeil que le rêve, s'étirer, s'étendre, le repas du soir, la subsistance, le cocon que fabriquent les chenilles, les cils, s'en aller, se retirer, bailler, faire l’amour à une femme, dormir auprès d’elle, l’endroit où on dort, s’éveiller, faire semblant de dormir… Ometepe, l'île-volcan. Un paysage comme un corps endormi. Ici, on décrit la vie comme un rythme que l'homme prend en naissant, qui lui est particulier et qu'il garde toute sa vie. A travers les gestes de la communauté du volcan se raconte l’histoire d’un monde. Le quotidien, l'ancrage, le rêve, la mémoire.
Chaque semaine, dans trois hôpitaux publics de la région parisienne, une psychologue et deux médecins reçoivent des hommes et des femmes malades de leur travail. Ouvrière à la chaîne, directeur d’agence, aide–soignante, gérante de magasin…Tour à tour, 4 personnes racontent leur souffrance au travail dans le cadre d’un entretien unique. Les trois professionnels spécialisés écoutent et établissent peu à peu la relation entre la souffrance individuelle du patient et les nouvelles formes d’organisation du travail. A travers l’intimité, l’intensité et la vérité de tous ces drames ordinaires pris sur le vif, le film témoigne de la banalisation du mal dans le monde du travail. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés est un huis clos cinématographique où prend corps et sens une réalité invisible et silencieuse : la souffrance au travail.
À Kinshasa, une dizaine de jeunes musiciens percussionnistes anime le quartier populaire de Barumbu. Ce sont les Beta Mbonda, des anciens délinquants issus de gangs violents -les Kulunas-. La musique a donné un nouveau sens à leur vie et a scellé leur amitié. Entre petits boulots et improvisations musicales, ils inventent des rythmes et chantent les difficultés de la vie quotidienne avec un esprit de jeu aux apparences légères. Tel un choeur grec, à partir d'instruments traditionnels ou d'objets banals, leurs chants résonnent dans l'espace de Kinshasa et se font l'écho d'une ville-Monde à la dérive.
12 personnes racontent puis interprètent le souvenir d’un rêve de travail. Ces âmes que l’on malmène décrivent, de façon poétique et politique, leur souffrance subjective au travail. Peu à peu, les rêveurs et leurs rêves font le portrait d’un monde dominé par le capitalisme néolibéral.