Ce documentaire retrace l’histoire du conflit en Irlande du Nord depuis 1968 jusqu’à nos jours. Il évoque principalement la naissance du Mouvement des Droits Civiques, le début d’une guerre longue et coûteuse dès 1969, la mise en place du processus de paix au début des années 90, qui aboutit aux deux cessez-le-feu de l’IRA, en 1994 et 1997, puis aux actuelles négociations qui réunissent aujourd’hui tous les partis et offrent au peuple d’Irlande du Nord la meilleure chance de paix qu’il ait connue depuis des générations. De nombreuses images d’archives nous permettent d’explorer les complexités du conflit et les interviews des principaux leaders politiques qui ont joué un rôle important, nous aideront à mieux le comprendre. Le point de vue du peuple irlandais est au centre du film. Pour eux, la question irlandaise n’a rien de théorique, c’est une question de guerre ou de paix, de vie ou de mort.

Dans les grandes villes du Japon, une nouvelle tendance se développe depuis quelques années : les host clubs. C’est la version masculine du classique bar à hôtesse. Des femmes viennent y boire un verre en compagnie d’un homme qu’elles paient pour les distraire, s’occuper d’elles, éventuellement leur faire l’amour. Tokyo ne compte pas moins de quatre cents de ces clubs, attirant une clientèle nombreuse, générant des bénéfices impressionnants. S’agit-il des conséquences d’une possible révolution des mœurs ? Tenter de comprendre ce phénomène, c’est une manière de découvrir le Japon de l’intérieur, et de tirer des leçons quant à l’évolution des rapports entre hommes et femmes dans les sociétés modernes.

Antananarivo, capitale de Madagascar. Au centre de rééducation d'Anjanamasina, Joseph, 15 ans, est en détention depuis un an. Son crime : le vol d'une montre. Il attend un hypothétique jugement. Pour avoir volé un châle, Victorien, 17 ans, purge une peine de six mois à la prison d'Antanimora parmi 4 000 détenus adultes faute d'avoir pu prouver qu'il était mineur. Surpris par l'effroyable écart entre la peine et le délit, Olivier Ballande et Alice Mallet ont entrepris de suivre quotidiennement, pendant plusieurs mois, le parcours de Joseph et Victorien dans le système judiciaire malgache depuis le commissariat jusqu'à leur incarcération. Histoire de témoigner du sous-développement et du sort réservé à cette génération d'enfants.

Ce film est une immersion au coeur du Kronen Zeitung, le quotidien le plus populaire en Autriche et le plus lu au monde par tête d’habitant. Ses 2,7 millions de lecteurs représentent 43% du marché autrichien de la presse écrite. Reflet de l’âme autrichienne, ce journal est un prisme à travers lequel comprendre la montée de la droite populiste dans ce pays et, plus généralement, de questionner le jeu dangereux qui régit les liens entre média et politique. Hans Dichand, rédacteur en chef et directeur du Krone, adopte une stratégie populiste claire pour rassembler le plus grand nombre : style et contenu jouent sur les instincts humains les plus bas : peur de l’Autre, ligne claire entre les “bons” et les “méchants”, sentiment d’impuissance du citoyen moyen face à l’état, etc. Il utilise ensuite l’argument de son énorme lectorat pour influencer la politique du pays et tenter d’imposer sa vision nostalgique d’un monde pur, prospère et paisible.

"L’Ami Hollandais" est un film sur l’intégrité de l’individu. Les thèmes principaux en sont l’engagement politique et l’homosexualité. Gide, célébrité mondiale, important personnage de la scène littéraire, a 64 ans lorsqu’il fait la connaissance à Paris de Last, écrivain hollandais de 36 ans et communiste. De même que Last, Gide se sent concerné par la question sociale. Tous les deux sont homosexuels et comme membres d’une minorité persécutée, sont très engagés contre la bourgeoisie. Dans les années trente, contre la montée du fascisme et la misère sociale de nombreux intellectuels et artistes se rassemblent autour des idées communistes et autour du pays dans lequel, pour le bien de l’humanité, ces idées prennent forme : l’URSS.

Le 4 septembre 1997, un attentat-suicide était commis, rue Ben Yehuda, par trois jeunes Palestiniens originaires d’un même village de Cisjordanie, toujours occupé par l’armée israélienne. Le drame a causé la mort d’une vingtaine d’Israéliens, dont trois adolescentes. Réalité insoutenable issue du désespoir palestinien, le phénomène des attentats-suicides est symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix moyen-oriental. Le film raconte cette histoire sous l’angle des destinées croisées de ces jeunes Israéliens et Palestiniens dont le sang s’est mêlé sur le trottoir de l’horreur. Il est fait avec la participation de leurs familles, qui transgressent les lois du conflit pour comprendre la souffrance de l’autre. De la rencontre de ces parents dont les voix et les visages se mêlent à l’écran, naît une irrésistible volonté de paix.

C’est le récit d’un parcours sur trois îles des Canaries. A Gran Canaria, je recherche les bobines du film de Luis Buñuel, "L’Âge d’or", qui y furent littéralement enterrées au début de la guerre civile espagnole. A travers ma quête, je mets en évidence le plaisir insulaire à s’éloigner du réalisme et la grâce "païenne" de cette île, comme si elle avait été "enchantée" par le film de Buñuel enfoui dans son sous-sol. A Ténérife, j’écoute les récits des habitants de l’île qui mettent en évidence sa mémoire, sa poésie "panthéiste". Je poursuis "L’Âge d’or" comme notre faculté à être émerveillé, à regarder. A celle-ci s’opposent les avatars d’un développement touristique chaotique et les images du bonheur lisse qu’il véhicule. Le film se termine à Lanzarote par une chanson rythmée par les lithophones, les pierres musicales d’une montagne sacrée, volcanique. Autour de ce chant s’accomplissent des gestes libérateurs.

« Je viens d’un pays où les chiffres ne veulent plus rien dire. Bill Gates pèse 90 milliards d’euros, soit le PNB d’Haïti pour les 30 ans à venir… Il y a des pays où les pauvres vendent leurs organes au plus offrant, où on vend ses enfants, parfois son vote. Et puis d’autres où on monnaye sa conscience selon le cours de la bourse. Qui a dit que l’économie était au service de l’homme ? Je viens d’un pays qui techniquement n’existe pas. Comme les 2/3 d’une planète vendue pour une poignée de dollars. ». De Port-à-Piment, petit village haïtien, Raoul Peck lance dans « le profit et rien d’autre » une réflexion sur la notion de profit à l’heure de la mondialisation.

Ancien centre d'un important cartel de drogue, Medellin est une des villes les plus violentes de Colombie. Surpeuplée, confrontée à un chômage dramatique, elle est aussi le foyer de la misère des migrants de la campagne rongée par la guérilla. Les enfants et les adolescents sont évidemment les premiers exposés à cette violence. Catalina Villar a choisi de filmer un lieu de résistance à la violence urbaine, une école des hauts de Medellin, et plus particulièrement trois filles qui nous font rencontrer les générations de femmes qui les entourent.