Stéphane Mandelbaum laisse une œuvre picturale abondante et tourmentée. Depuis l’enfance, dessinant comme on respire, il ne cesse de représenter la violence. Dans sa quête frénétique d’identité, Stéphane mettait à plat tout ce qui lui passait par la tête et, à chaque fois, de manière répétitive et obsessionnelle. Juif, il utilise le Yiddish dans ses dessins pour sa volupté graphique ; il dresse les portraits de personnages aussi troublants et mythiques que Passolini, Rimbaud, Bacon ; il peint plus grand que nature les êtres de la nuit ainsi qu’une série d’autoportraits où il se déforme et se mutile. Pendant les deux dernières années de sa vie, Stéphane était le voisin du réalisateur, ils se rencontraient quasi quotidiennement. A 25 ans, Stéphane meurt assassiné.

Le personnage apparaît, travesti en un être de sexe ambigu. Il chante une chanson racontant l’ambivalence de son désir. Débute alors une lente métamorphose le menant, à travers une errence nocturne, plus près de sa vérité.

Sandra Kogut, cinéaste brésilienne d’origine hongroise, est décidée à obtenir la nationalité hongroise, elle entreprend les formalités d’usage. Ses péripéties la conduisent à s’interroger sur les notions d’identité, de frontières, de cultures…

ILS sont les membres d’une tribu éclatée. ILS sont partout et l’on a presque autant de chances d’en croiser l’ un ou l’autre aux Açores à la recherche de “L’Age d’or”, qu’en Nouvelle-Guinée filmant un lever de drapeau papou ou encore à Bruxelles battant le pavé verglacé du côté du canal de la Porte de Flandre. ILS sont toujours accompagnés d’un “film à la patte” qui trottine à côté d’eux, tel un chien complice. “Tourner pour ne pas mal tourner” pourrait être leur devise, tant il est vrai qu’un cinéaste “empêché” de filmer est quelqu’un qui a mal à Son et à Ses images. Son énoncé est simple, voire même basique : filmer les cinéastes de ce pays et les réunir sous un titre générique : BIG MEMORY. Les filmer indistinctement de leur âge, de leur style, de leur genre, de leur talent ou de leur notoriété et aussi niquer La Grande Faucheuse en faisant appel à des personnalités du monde cinématographique pour être les “porte-cœur” de cinéastes disparus. Chacun des 175 cinéastes participant à ce projet bénéficie d’un même traitement avec pour résultat final une séquence de 13 minutes filmée dans un lieu personnalisé de son choix et dont les propos sont illustrés par des documents photographiques appropriés. Ici c’est la personnalité du cinéaste et sa passion qui sont mises en lumière.

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