Ceci est l'histoire de Koen Aurousseau. Juge d'instruction durant 19 ans au tribunal de première instance de Malines, il a été jugé et condamné par la cour d'appel d'Anvers en juin 1998 à un an de prison et à 100 000 francs d'amende – avec sursis – pour coups et blessures volontaires et incitation à la débauche pour avoir laissé sa femme jouer le rôle d'"esclave" dans un club sadomasochiste de Wetteren. Déchu de ses droits civiques et ne bénéficiant d'aucune protection sociale, Koen Aurousseau et sa femme Magda – laquelle n'a cessé de répéter qu'elle participait à ces pratiques sadomasochistes de son plein gré et qu'elle n'avait subi aucun dommage – ont été dans l'obligation matérielle de vendre leur maison pour partir s'installer au-dessus d'un petit bistrot – le "Kelderke" à Malines – installé le long de la Dyle, qu'ils tentent d'exploiter. Radiographie d'un couple moralement et physiquement au bord de la dépression nerveuse et victimes d'un monde "sans pitié".

Ancien cascadeur de cinéma, grand lecteur d'ouvrages philosophiques, Jean B, 63 ans, déserte Paris il y a 25 ans pour s'installer avec sa femme dans la région de Carpentras. Depuis plus de vingt ans, cinq fois par semaine du 1er mai au 15 octobre, il effectue à vélo l'ascension du Mont Ventoux. Son meilleur temps : 1h12. A dix minutes du record absolu de Charlie Gaul : 1h02. Charlie Gaul avait alors 24 ans.

Ce document, court-métrage documentaire, est dédié à tous les cinoches de quartier aujourd'hui disparus, démolis, remplacés, transformés, ratissés, oubliés, surfacisés, bouclés, bernés, fermés, décédés...

A l'heure où le monde agricole est sous tension et où une grave crise alimentaire mondiale menace, il est intéressant de se poser certaines questions élémentaires : d'où proviennent les aliments qui sont dans nos assiettes ? Et surtout, dans quelles conditions sont-ils produits ? A travers le portrait d'un agriculteur visionnaire, les réalisateurs posent un regard interpellant et empreint de sensibilité. Dany Dubois a tourné le dos à l'agriculture productiviste, qui reste depuis l'après guerre le modèle d'exploitation archi-dominant dans nos campagnes. Petit à petit, il a transformé la ferme familiale pour en faire une exploitation durable et respectueuse de son environnement. Avec de nombreuses intentions en perspective : en finir avec la culture intensive, l'utilisation d'engrais et de pesticides, la dépendance aux cours des céréales et du pétrole sur les marchés. Réinstaurer la vente directe des produits de la ferme aux consommateurs, etc. Mais cette mutation ne se fait pas sans peine. Et aujourd'hui, en travaillant les terres familiales au côté de son père Francis et de son fils François, Dany essaie de convaincre du bien fait de son grand projet et de l'installer durablement.

Portraits d’enfants dans un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile. Depuis le jour où ils ont quitté leur pays jusqu’au jour où leur sort sera fixé, leur vie est mise entre parenthèses. Il leur est difficile de construire un avenir, ou seulement de l’imaginer. Ils doivent apprendre à vivre au jour le jour, sans projet, dans l’incertitude du lendemain. Ils ont déjà dû quitter des amis, des amies à qui ils s’étaient attachés, ils essayent de comprendre pourquoi ils n’ont pas de maison comme les autres enfants, pourquoi il faut apprendre une nouvelle langue…. Leur quotidien et les questions que se posent ces enfants formeront la trame du film. Une suite de « Pourquoi ? » qui resteront peut-être sans réponse, mais des « Pourquoi ? » qui nous feront mieux comprendre comment l’exode est vécu, expliqué et compris par des enfants et des adolescents.

Un film très largement autobiographique de la jeune réalisatrice belge Cathy Min Jung, qui raconte ses allers-retours en Corée, qu’elle a quittée à trois ans après son adoption par une famille belge.

Traversé par un mur de 2.400 km construit par l’armée marocaine, le Sahara occidental est aujourd’hui découpé en deux parties, l’une occupée par le Maroc, l’autre sous contrôle du Front de Libération du Sahara occidental (Polisario). A partir de récits de fuite et d’exil, d’interminables attentes, de vies arrêtées et persécutées, venus des deux côtés du mur, ce film témoigne sur le peuple sahraoui, sur son territoire, sur son enfermement dans les rêves des uns et des autres. Dans une esthétique qui sublime le réel, Territoire perdu résonne comme une partition contrastée entre paysages sonores, portraits en noir et blanc et poétique nomade.

Alfredo Vilchis est l’un des derniers peintres mexicains d’ex-voto. Il perpétue cette tradition consistant à peindre de petits tableaux offerts en remerciement à un saint ou une vierge pour son intervention miraculeuse. Peints en général sur de petites feuilles d’étain, ils représentent le miracle avec force détails d’une naïveté touchante : une prostituée survit aux menaces d’un ivrogne, des candidats à l’immigration échappent de justesse à la mort, un enfant est sauvé in extremis de l’explosion d’une usine chimique, un cuisinier mexicain échappe aux attentats du 11 septembre…