Le droit au logement (correct, si possible...)
Présentation
En Belgique, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui, faute de pouvoir acquérir un appartement ou une propriété (le prix de l’immobilier, dans certaines régions du pays, étant disproportionné par rapport aux salaires…), doivent se contenter de louer un logement qui leur corresponde, en bon état, si possible dans un environnement convenable, et éventuellement à un prix décent… Malheureusement, la rencontre de ces quelques critères de base est très – trop – souvent improbable au vu de certaines politiques (locales et régionales), souvent impuissantes – soit par volonté, soit par négligence – face à la spéculation immobilière…
Dans les trois films récents proposés ici, réalisés avec la collaboration de collectifs bien distincts, la problématique du logement est abordée de diverses manières : la vie quotidienne dans un logement social, la quête d’un logement salubre pour les plus démunis et la remise en cause de logements alternatifs par un promoteur immobilier.
Dans Goujons 59/63 (quartier de Cureghem, commune d'Anderlecht), des habitants d’un grand logement social se sentent abandonnés et disent leur désarroi face à la lente - mais sûre - dégradation de leur immeuble (commencée déjà il y a plus de vingt ans...). Inauguré en 1975, jadis fleuron du Foyer anderlechtois et, à l’origine, réservé en majeure partie à des personnes liées à la commune, ce bâtiment de 18 étages compte 900 habitants répartis en 384 appartements.
Le film est la chronique de la vie et de la cohabitation parfois difficile dans ce « village » hétéroclite de béton.
Le Parti du rêve de logement, un film collectif réalisé sous la direction de Peter Snowdon, aborde diverses problématiques du logement du point de vue des exclus, à travers une forme cinématographique originale, libre, entre documentaire et fiction. Tous les protagonistes sont touchés par la précarité (un sans domicile fixe, un vieil homme ruiné qui habite un squat, un sans-papiers qui vient du « Gondwana », une femme qui vit dans une voiture, etc.) ; tous témoignent de leur condition ; tous interprètent divers personnages (propriétaires sans scrupules ou marchands de sommeil, avocate de sans grades spécialisée dans le logement, un bourgmestre, etc.). Et tous font partie de ce parti politique du « Rêve de logement » !
Dans Quartier libre - La Baraque, les deux cinéastes s'intéressent aux habitants de ce lieu « autogéré » situé à Louvain-la-Neuve. Tous ont décidé de vivre « autrement », dans un quartier où toutes les constructions semblent possibles (roulottes, cabanes et maisons auto-construites…). Une utopie née il y a plus de quarante ans qui, en 2014, est mise à mal par la construction d'un parking de 3.000 places. Dès lors, quelles solutions imaginer ?
Marc Roesems - PointCulture